Paris, le 10 septembre 2025
Face à la crise multiple que nous traversons, sociale, écologique, démocratique et spirituelle, le collectif Lutte & Contemplation affirme son soutien aux mobilisations prévues le 10 septembre.
Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, illustration de la profonde crise sociale et politique actuelle, les revendications sont multiples, les colères diverses, mais un même cri traverse cette mobilisation : la dignité humaine est bafouée, la justice est menacée et la démocratie s’étiole. Depuis 2022, le gouvernement a eu recours 27 fois au 49.3, piétinant le débat parlementaire et étouffant la parole citoyenne. Le projet de budget agit comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase : en faisant peser l’essentiel des mesures sur tous sans distinction de moyens, il demande plus à ceux qui ont moins. Ce sentiment d’injustice n’est pas nouveau : depuis dix ans, les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises se multiplient. À cela s’ajoutent des reculs environnementaux majeurs, avec des engagements climatiques sans cesse repoussés et des politiques qui privilégient encore les intérêts économiques à court terme. Beaucoup ne se reconnaissent plus dans les institutions, et le pouvoir répond trop souvent par la répression, révélant un autoritarisme de plus en plus assumé.
Dans ce contexte, nous croyons qu’une mobilisation comme celle du 10 septembre est non seulement un acte politique mais représente un espace où peut naître quelque chose de précieux. Un lieu d’écoute réciproque et d’espérance.
Notre présence chrétienne s’enracine dans une conviction :
Le Christ nous appelle à marcher aux côtés des personnes opprimées, des travailleurs et travailleuses, des précaires, à poser des gestes de paix et à tendre l’oreille à toutes les voix blessées. Comme le rappelait le pape François dans Laudato si’ (LS §139) :
« Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. »
Notre engagement pour l’écologie est intimement lié à un engagement pour la justice sociale. Parce que l’effondrement écologique aggrave les injustices sociales et démocratiques, le 10 septembre, nous marcherons aux côtés de celles et ceux qui refusent la fatalité. Nous ne venons pas pour donner des leçons, ni imposer un mot d’ordre mais pour écouter, rencontrer, partager des silences, des colères et des espérances.
Notre foi en Jésus nous invite à porter un regard d’amour sur ce monde en crise et à nous tenir aux côtés de celles et ceux qui cherchent à le transformer. Là où beaucoup ne voient que désordre, nous voulons discerner des germes de fraternité. Là où certains craignent le chaos, nous voyons des brèches d’espérance.